lundi 2 décembre 2019

Crépuscule amoral

Crépuscule amoral

Sur le monde qui doucement s’endort
Le crépuscule ferme ses deux ailes,
Comme la Justice et comme le Sort
Aveugle et toujours empli de zèle.

Il cache la victime et le forfait
Et met un bandeau sur les yeux du monde
Qui porte les ténèbres comme un faix,
Frêle voile perdue dans les ondes,


Le Soleil, qui voit tout, ne voit plus rien
Dans le linceul immense des nuages,
Le mal est désormais pareil au bien,
L’ermite au démon, le fou au sage,

Le crépuscule ferme le ciel
Comme on ferme devant la cheminée
Un livre pesant, qui semble éternel,
Dont les pages par l’ennui sont minées,

Muet comme une statue, le soir
Dans son char étoilé sur la terre
Descend, tiré par deux chevaux noirs
Aussi calmes que les grands mystères,

Et le crépuscule efface lentement
Les aspects, les couleurs et les formes,
Qui passent dans le même épouvantement
Comme dans un chemin vague et énorme.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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