LE diable inoccupé
Autrefois, l’homme
était naïf et crédule
Et aussi candide
qu’un petit animal,
Et le diable
venait, dans le crépuscule,
Convaincre les
mortels de faire un peu de mal.
Le vieux diable
épuisait toute sa rhétorique
Et s’épuisait
lui-même, à peindre avec ardeur
L’extase du
péché qui rend euphorique
Et les joies du
crime, comme un sombre vendeur
Décrit à ses chalands sa pâle marchandise,
Qui trouvent
tout très beau et trouvent tout trop cher
Et s’en vont alors
qu’il fait des nuées grises
Pleuvoir la
métaphore avec un style amer.
Le mal était
quelque chose de si rare
Que Dieu même en
parlait, comme dans un journal,
Aux hommes qu’il
menace et que sa voix effare
En leur
rappelant leur mort et son verdict final.
Le diable
souriait alors, et le crime
Reluisait dans
son œil rouge comme un soleil.
De nos jours,
toutefois, l’homme le supprime,
Sa paille à la
bouche, il s’abandonne au sommeil
Et dort
paisiblement. Mauvais et autonome,
L’homme n’a plus
besoin de lui. Dans les champs verts,
Il contemple le
ciel, tel un astronome,
Et se réveillera
en chantant de mauvais vers.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
mardi 22 octobre 2019
Le diable inoccupé
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