jeudi 21 mars 2019

Persécutions

 persécutions

Cessez donc de passer, immenses nuages
Qui faites dans le ciel un éternel voyage,
Oiseaux, ne chantez plus, arrêtez de rugir,
Vents impétueux, et toi, soleil, de rougir !
Que désire la mer et que nous veut l’onde ?
Où peut-on aller quand on est las du monde ?
Il nous noie, imprudents nageurs, sous ses grands flots
Dont le grondement couvre le bruit de nos sanglots,
Et nous appesantit comme un linceul de choses
Avec son firmament, ses forêts et ses roses !
Le monde nous assaille et il nous envahit !
Si seulement je pouvais, loin de ses plats pays,
M’envoler au-delà du ciel et de l’espace,
Passer dans l’univers comme le temps passe,
M’en aller sans regrets loin de tous les humains !

Ô grands vents de l’esprit passant votre chemin,
Prenez un voyageur dont le cœur est sincère
Dans vos invisibles et sublimes serres
Grandes comme le monde et comme le néant,
Jusqu’au pays des spectres et des anciens géants,
Réduisez-moi en cendre et faites-moi poussière
Pour que j’ouvre mes deux ailes dans la lumière,
Pareil au grand Phénix toujours ressuscité
Et qui quitte son corps et le monde habité
Etranger et semblable à la fois à lui-même,
Rayonnant, embrasé, lumineux et blême,
Se délestant de ses plumes et de sa peau,
Au sein de l’incendie trouvant le doux repos.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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