dimanche 17 mars 2019

Anéantissement

anéantissement

Comme une encre dans l’onde rapide
Qui redevient aussitôt limpide,
Il me semble que mon être altier
Dans la vie se dilue tout entier.
Il s’en va dans la ville qui remue,
Sur terre, dans les bois et dans les nues,
Hors de moi, sans que je puisse le voir,
Comme un vain reflet dans un grand miroir !
Où vas-tu, mon esprit ? esprit qui erre
Appesanti de ses lourdes chimères
Et de ses magnifiques illusions ?
Tu t’en vas, frêle comme une vision,
Pareil à un chien cassé, dans les ruelles,
Des hommes et des bêtes cruelles
Te cachant, ô toi le pestiféré,
Frappé à coups de pied et abhorré,
Vivante et ténébreuse pourriture
Qui cherche en vain quelque nourriture
Dans les pénombre impure des chemins
Qui vont comme lui, sans but et sans fin !

De tout ici-bas mon âme est lasse,
Lentement, tout mon être s’efface,
Éphémère dessin fait au crayon,
Voilé d’ombres ou voilé de rayons,
Ces deux néants incommensurables !
Comme une figure sur le sable,
Le vent emporte loin de l’univers
Son essence qui lentement se perd
Et avec célérité voyage
Dans les gouffres noirs et les nuages.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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