mardi 11 septembre 2018

Mer grise

Mer grise

La mer, sous le ciel sombre et orageux
Dont elle l’incommensurable larme,
S’étend, bravant couards et courageux,
Et emplissant le monde d’alarmes,

Noire comme une énorme goutte d’encre
Qui imbibe la plume du Destin,
Nul vaisseau n’ose y jeter son ancre
Qu’elle avalerait comme un lourd festin,

Elle fait fuir les plus chenus marins
Et attire les hirsutes poètes
Qui chantent près de ses ondes d’airain,
Appesantis des barbes des prophètes !

Mer, couvre-moi jusqu’à la tête,
Annihile-moi comme un peu de sel,
Prends-moi dans ta prochaine tempête,
Jusqu’à l’autre mer, qui est dans le ciel !

Quand je te vois, ô firmament obscur,
Mon être en toi se perd et se retrouve,
Aucun asile ne me semble sûr,
Tout est péril, et toi, tu le prouves.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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