lundi 7 mai 2018

Conte: Le forgeron Misère (Partie IV)

CONTE: LE FORGERON MISÈRE (PARTIE iv) 




IV. Le deuxième visiteur qui vint voir le forgeron

Trois jours après, Misère était à l’ouvrage,
Quand un étranger, qui n’était pas des parages,
Se présenta chez lui : « Adieu, forgeron. »
« Adieu » « Que fais-tu donc ? » « J’ai la sueur au front,
Je travaille, étranger. » « Bien ! Il faut que je sache
Quelque chose. » « Oui, quoi ? » « Rien à moi ne se cache,
Et on m’a rapporté qu’un soir, sous ton toit,
Tu as logé quelqu’un d’important chez toi. »
« Eh bien, on ne t’a pas menti. » « Quel bénéfice
As-tu tiré de ta bonté ? » Sans artifice,
Misère répondit : « Rien » « As-tu réclamé
Quelque chose ? » « Non, rien » « Quoi ! pauvre et affamé,
Tu n’as rien demandé ! Tu restes misérable !
Écoute, mon garçon : moi, je suis le diable.
Si tu promets de me donner ce que je veux
Je te rendrai riche. Tes arrière-neveux
Et les leur, et les leur, pendant toute leur vie,
Ne pourront dépenser ton or. As-tu envie
De devenir aussi riche ? » « Oui, mais d’abord
Que veux-tu ? » « Tes poches d’argent ainsi que d’or
Remplies, tu ne seras plus un pauvre hère
Et tu porteras mal ton nom, bon Misère,
A une condition : dans dix ans tu es mien. »
« J’accepte », dit Misère. « Et moi je reviens »,
Dit le diable, un sourire éclatant aux lèvres.
Misère, devenu soudain riche, avec fièvre
Dépensait son argent, se donnant du bon temps,
Vivant comme un seigneur, toujours vert et content,
Allant aux tavernes et revenant des fêtes,
Achetant des valets, des terres, des bêtes,
Rendant heureux sa femme ainsi que ses enfants,
Toujours riant, toujours souriant et triomphant.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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