samedi 31 mars 2018

Conte: Les extraordinaires aventures du rusé voleur (Partie XV)


CONTE: LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DU RUSÉ VOLEUR (PARTIE XV) 





XV. Le deuxième objet que Pornic vendit au châtelain

Pornic s’écrie : « Que me dites-vous, mon maître ?
Votre femme est toujours morte ? » « Elle l’est, traître !
Répond le seigneur, je vais t’enterrer ici
Et je l’enterrerai, par la suite, elle aussi. »
« Attendez, maître ! Après avoir ravi son âme,
Le diable veut garder pour lui votre femme. »
« Balivernes ! » « Mais non ! Si je puis hasarder :
Votre femme aimait-elle bien bavarder ? »
« Oui, comme ses consœurs ! » « Était-elle coquette ? »
« Elle l’était. » « Un peu médisante et bête ? »
« Cela est vrai, parbleu ! » « Tout s’explique maintenant !
Mon sifflet – oui, je sais que c’est bien étonnant –
N’aurait pas pu faire revenir votre épouse.
Il ne ressuscite pas les âmes jalouses,
Et ne ressuscite que les cœurs doux et purs. »
« Pourquoi ne l’as-tu pas dit avant ? » « C’était sûr
Pour moi que votre chère et belle châtelaine
De toutes ces vertus avait l’âme pleine. »
« Eh bien ! Tu t’es trompé, mais sans m’avoir joué.
Mais réponds : que faisais-tu avec ce fouet ? »
Pornic répond : « C’était afin de faire cuire
Ma soupe. » « Quoi ? Comment ? Que viens-tu de dire ? »
« Voyez par vous-même en frappant le chaudron. »
Et le seigneur le fait, sans croire le larron.
La soupe bout et semble être un vrai délice.
« Mon ami, ma femme, qui avait cent vices,
Est morte, et je ne sais préparer mon dîner
Ou allumer le feu. Allons, sans chicaner
Vends-moi ton beau fouet. » « Combien ? » « Cent pistoles. »
« Non » « Cinq cents » « C’est très peu. » « Tu prendras ce pactole
Ou alors tu mourras. » « C’est injuste, seigneur !
Mais prenez-le, il est à vous, sinon je meurs. »
Le châtelain alors lui compte la somme
Et repart en chantant et faisant son bonhomme.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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