jeudi 22 février 2018

Conte: Le chat, le coq et la faucille (Partie II)

 CONTE: LE CHAT, LE COQ ET LA FAUCILLE (PARTIE Ii)


II. Le voyage des trois frères, et où celui de Furton le conduisit

L’inventaire fut fait le soir même, fort vite.
Hormis sa cabane rustique et décrépite
Le père, très pauvre, n’avait rien laissé.
Il restait cependant aux orphelins blessés
Par le sort, un coq, un chat et une faucille,
Et tout cela chante, ronronne et brille.
Il fallait toutefois être juste : on tira
A la courte paille : le coq ainsi ira
A Furti ; le chat va à Furton ; la faucille
Va à Furti-Furton. La pauvre famille
S’embrasse tendrement ; les frères vont, errant
Dès l’aurore, dans trois sentiers différents.
Furti dans des plaines et dans des montagnes
Voyage, traversant villes et campagnes,
Et arrive à un grand royaume, presque mort
De fatigue, celui du prince Calamor.
« Mon dieu ! je suis très las. Quelle affreuse misère !
Ô ma mère chérie, ô mon pauvre père !
Pourquoi êtes-vous morts ? Si seulement je trouvais
Quelque auberge, quelque toit, et si je pouvais
M’y reposer ! Mais aux orphelins misérables
Le Destin n’a jamais été favorable. »
A peine achève-t-il ces mots désespérés,
Qu’il voit un beau château poli et acéré,
Perché sur un rocher aux humains rebelle,
Grand nid d’aigle flanqué de douze tourelles.
Furti est interdit, d’abord, puis plus serein,
Soulève le marteau d’une porte d’airain.
« Que voulez-vous ? » répond quelqu’un. « Le voyage
M’a fatigué ; j’aimerais dormir dans les nuages
De votre grand château, cette nuit, s’il vous plaît. »
« Le maître de céans, dit le maître des clefs,
Ne refuse jamais à nulle créature
Son hospitalité. C’est une chose sûre.
Entrez donc. » La lourde porte à l’aspect songeur
S’ouvre avec un bruit sourd devant le voyageur.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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