CONTE: HISTOIRE D'UN LION QUI VOULAIT SE VENGER DE L'HOMME (PARTIE IiI)
III. La deuxième rencontre que le lion fit dans la
forêt
La majestueuse et puissante bête
Répond, sans avoir peur, au lion qui l’arrête :
« Non, lion, je ne suis pas l’homme,
mais je le sers. »
« Comment ! s’écrie le lion,
il t’accable de fers !
Est-il aussi puissant que toi et aussi
brave ? »
« L’homme est mon maître et moi je
suis son esclave,
Pour que je sois soumis et aussi moins
ardent,
Avec un morceau de fer il brise mes
dents ;
Pour que je ne sois pas à son confort
rebelle,
Il ploie mon dos avec une lourde selle ;
Dans mes pieds fatigués il enfonce des
clous
Pour que je sois aussi rapide que les
loups.
Hélas, je ne suis point l’homme que tu
cherches ! »
« Où puis-je le trouver ? »
« Devant toi toujours marche
Et tu le trouveras, où il va te trouver !
Sauve-moi, alors, ou essaie de te
sauver. »
Le lion rugit. Toute la nuit il voyage
Et rêve de combats et de grands ravages.
A l’aube, il aperçoit un être menaçant,
Brandissant deux cornes sur sa tête,
passant
Tranquillement devant lui, sûr de sa
force,
Sans trembler, pareil à la robuste
écorce
Qui ne tressaille point de l’orage rampeur.
Pour la première fois de sa vie il a
peur,
Songe d’abord à fuir, puis reprend
courage,
A la grande bête qui lui fait ombrage
Demandant : « Serais-tu l’homme ? »
« Ah ! Malheureux !
S’écrie la bête, quel nom sinistre et
affreux
Viens-tu de prononcer ! Non, je ne
suis pas l’homme,
Mais c’est ainsi que dans ce monde
horrible on nomme
Celui qui est mon pire ennemi, et dont
je suis
La propriété, que dans ses champs je
suis
Pour les labourer, qui n’hésite pas à
prendre
Le lait de mes enfants sans songer à les
rendre,
Car ils deviennent aussi en grandissant
son bien.
L’homme ! il est inhumain et croit
que tout est sien !
En plus de ses fardeaux, en plus de ses
sillons,
Ce barbare me pique avec un aiguillon,
Et quand je vieillis, il me tue et me
mange
Et de mes cornes fait des jouets
étranges
En se couvrant les pieds de ma bien
chaude peau.
Tu cherches l’homme, ô lion ? C’est
le sombre suppôt
Du diable ! Que dis-je ? c’est
le diable lui-même !
Fuis-le, insensé ! » Et le
lion devient blême.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2090.
vendredi 9 février 2018
Conte: Histoire d'un lion qui voulait se venger de l'homme (Partie III)
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