mardi 30 mai 2017

Conte: La Grenouille enchantée (Partie II)

CONTE: LA GRENOUILLE ENCHANTÉE (PARTIE Ii)


II. La scélératesse des deux frères de Siegfried, et ce que fit ce dernier

Les trois frères, le soir, comme la mer d’ondes,
Arrivent à une brasserie pleine de monde.
N’étant ni un joueur ni un dissipateur,
Loin de l’hiver, pareil aux oiseaux migrateurs,
Siegfried se retire. Quant à ses deux frères,
Parieurs invétérés et buveurs téméraires,
Une fois leur petit pécule dépensé, 
Regardant méchamment leur cadet, offensés
De voir qu’il a été d’eux trois le plus sage,
Ils lui disent : « Avec nous tu n’es que de passage,
Donne-nous ton argent, retourne à la maison. »
Mais le pauvre Siegfried refuse avec raison.
Les deux brutes, alors, comme un valet qui rêve,
Le rossent sans pitié, et ils lui enlèvent
Ses trois écus, aussi violents que des bandits,
Puis chassent sans pitié leur doux frère maudit.
Il s’en va en pleurant, marche, marche, marche
Des heures entières sans savoir ce qu’il cherche.
Affamé, assoiffé, épuisé, impuissant,
Sous un chêne il s’endort, du monde se lassant,
Après avoir mangé un peu d’herbe fraîche.
Le lendemain matin, la gorge bien sèche,
Il chemine à nouveau, se sentant défaillir,
Pensant à ses frères, ne pouvant les haïr,
Malgré ce qu’ils ont fait, car son âme est bonne.
Notre petit Siegfried que toute chose étonne
Est ébahi de voir soudain, posant sa croix, 
Une immense maison digne du plus grand roi.
Il a mal aux pieds, mal au cœur, mal au ventre,
Il frappe à la porte : nul ne répond, il entre.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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