Conte: La Grenouille enchantée (Partie I)

CONTE: La grenouille enchantée (PARTIE I) I. Pour quelle raison les deux fils d’un fermier voulurent voyager, suivis par leur frère cadet, Siegfried  Un bon fermier avait trois fils. Les deux aînés, Tous deux déterminés bien qu’ils fussent gênés, Voulaient, lui dirent-ils, partir en voyage Pour faire quelque part un bon mariage. « Par votre jeunesse vous êtes exaltés, Mais vous devez prouver votre habileté, Répondit le père, qui les fit se taire. Le mariage, mes fils, est une rude affaire. Pour consentir au vôtre et après moi le Ciel, Rapportez, pour couvrir la table de Noël, La plus belle nappe que vous trouverez en route. » « Nous acceptons, père, nous le ferons sans doute ! S’écrièrent avec joie les deux aventureux. Leur père leur permit de partir. Désireux Toutefois de savoir s’ils auraient les ressources De tenir sans excès une petite bourse, Quand il les eut doucement embrassés tous les deux, Il ne donna que trois écus à chacun d’eux. En les voyant partir, Siegfried, leur jeune frère, Plus doux qu’eux, mais moins fort et moins téméraire,  Demanda, lui aussi, la même permission Et de remplir avec ses frères la mission.  Le père s’écria : « Quel songe te trouble ? Mais tu es si petit, Siegfried, et si faible ! Personne ne voudra de toi, loin des émois, Reste, mon fils, au coin du feu, avec moi. » « Laissez-moi essayer, je vous prie, mon père, Réplique le petit Siegfried, et j’espère Que bien que je ne sois pas assez grand et fort, Je pourrai réussir en quittant mon confort. » Le père réfléchit : Siegfried n’est guère utile A la maison, et de ses ardeurs infantiles Il sera sans doute rapidement guéri, Et il laisse partir son jeune fils chéri. [A SUIVRE] Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène