mardi 18 avril 2017

Conte: Ivan (Partie II)

CONTE: IVAN (PARTIE II)


II. La nouvelle ruse de la belle-mère d’Ivan, et ce que ce dernier se vit obligé de faire

Par sa confidente, la belle-mère sut
Que c’était de son bon cheval qu’Ivan reçut
Tous les avertissements qui sauvèrent sa vie,
Et décida qu’elle lui serait ravie.
De l’empoisonner donc elle fit son devoir.
Le lendemain, conduit au fatal abreuvoir,
Il se regimbe, et le valet le maltraite.
Ivan arrive là-dessus et l’arrête,
Lui disant sévèrement qu’il n’a nullement besoin 
De ses services, et qu’il compte prendre soin
Lui-même de sa bête, et le rossera lui-même
S’il le revoit toucher son cheval qu’il aime.
Furieuse d’échouer toutes les fois ainsi,
La marâtre conta un bien curieux récit
A son époux, feignant d’être fort malade :
« Excusez-moi, mon beau ami, d’être maussade, 
Je suis très souffrante et j’ai vu des médecins ; 
Faire pleurer Ivan n’est point de mes desseins, 
Mais pour vaincre le mal dont je suis la proie
Il me faut un morceau de son cheval, au foie. »
« On le tuera alors, et je lui en achèterai 
Un autre, bien plus beau, que je lui offrirai. »
Ivan, avec douleur, apprend la nouvelle.
« Permettez tout d’abord, père, que je l’appelle
Pour le promener et lui donner à manger. »
« Volontiers ». « Je viens te sauver d’un grand danger,
Dit-il à son cheval, nous devons tout de suite,
Loin de cette maison, prendre, hélas, la fuite. »
Il vit la porte ouverte, et avant de partir
Il dit à son père : « Sans vouloir vous mentir,
Sachez que votre femme est vile et vous abuse,
Qu’elle n’est point malade et que c’est une ruse,
Qu’elle a voulu deux fois, père, m’empoisonner.
C’est pourquoi je la fuis. On ne peut raisonner
Une telle femme, vous-même prenez garde.
Adieu, mon bon père. Je pars, il me tarde
De quitter ce serpent sifflant dans la maison. » 
Et il part au galop sans entendre raison.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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