dimanche 26 février 2017

Le supplice des Danaïdes

le supplice des danaïdes

John William Waterhouse, Les Danaïdes (1903)

Au Tartare, les Danaïdes aux longs cheveux
De leur père ont tué les cinquante neveux,
Pour avoir obéi à Danaos livide
Condamnées à remplir d’eau un tonneau vide,
Ô dérision des dieux ! portant leurs vains fardeaux
Qui appesantissent leurs épaules et leur dos
Et leurs frêles bras blancs comme la blanche aurore !
Le tonneau se vide et elles l’emplissent encore,
Ces cinquante beautés aux sublimes douleurs
Qui ont été faites pour respirer des fleurs
Et pour porter le seul fardeau de l’ambroisie
Et des billets d’amour emplis de poésie,
Roulant éternellement leur éternel rocher !
Conduisant leurs ombres, Charon, le vieux nocher,
Bien qu’il soit impassible ému de leurs larmes,
Contemplant tristement leurs éphémères charmes
Qui ont brisé son cœur auguste de vieillard,
Les a laissées seules dans l’éternel brouillard.

Elles demeureront, ces belles meurtrières,
Au Tartare éternel, absurdes ouvrières
Esclaves du gouffre sous leurs pieds blancs béant,
Victimes maudissant l’industrie du néant.   


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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