lundi 6 février 2017

In ictu oculi

in ictu oculi

Juan de Valdés Leal, In ictu oculi (1670-1672)

Dans la pièce sombre comme un habit de deuil,
La Mort, armée de sa faux, portant un cercueil,
Vigoureux squelette, foule toutes les gloires :
L’art, la fortune, la science et la victoire.

Souriant lugubrement, l’air railleur et gauche,
Elle marche, elle écrase, elle maudit et fauche
Le monde livide, épi léger sans blé
Qui du vent du trépas maintes fois a tremblé !
Ses pieds sans chair piétinent avec désinvolture
Les grandes couronnes et les lourdes armures,
Les sceptres jetés et les manuscrits pesants ;
Son œil, vide et pourtant dans les ombres luisant,
Semble chercher quelque chose dans les ténèbres
Et fouiller patiemment notre néant funèbre,
Pour elle, nous sommes tous de vains condamnés,
Voyant les vers ronger les chairs des nouveaux-nés,
Elle sourit d’une façon sombre et atroce, 
Continue sans répit son errance féroce
Et éteint de la vie la chandelle qui luit, 
Marchant éternellement dans l’éternelle nuit.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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