lundi 2 janvier 2017

Le char de la Mort

LE char de la mort

Théophile Schuler, Le char de la Mort (1848)

La Mort, ange blanc aux ailes noires,
Montée sur son char, conduit les nations
Rêvant d’éternité et de gloire
A l’abîme éternel sans compassion.

Dans sa course nocturne elle entraîne
Les peuples aux étendards déchirés,
Les captifs dont elle brise les chaînes,
Les guerriers et les prêtres inspirés,

Les mères et les martyrs rachitiques,
Les utopies et les révolutions,
Tirés par les destriers squelettiques
Qui s’en vont dans l’ombre avec affliction ;

Nul astre ici-bas et nulle étoile
Ne reluisent pour tous ces trépassés
Que la Mort emmène sur sa voile
De leur errance éternelle lassés !

Les feux de l’enfer, tels des flambeaux vagues,
Reluisent férocement, non loin d’eux,
D’une étrange mer pesantes vagues
Qui poussent des gémissements hideux

En rêvant des montagnes de flammes
Qu’ils gravissent avec douleur et torpeur,
Sans savoir qu’il n’y a point d’enfer ou d’âme
Et que leur seul supplice est la peur.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: