lundi 13 juin 2016

Conte: Pedilestu et Mustaccina

CONTE: pedilestu et mustaccina 

A sa petite chatte un petit chat demande :
« Veux-tu manger des noix et de belles amandes ?
Viens au grenier avec moi, Mustaccina. »
Avec Pedilestu, qui trois fois y dîna,
Mustaccina alla. « Il faut que tu casses,
Lui dit le chat, sans que tu n’en sois lasse,
Toutes les amandes avant de les manger. »
« Oui », dit-elle, mais en mangea sans y songer
Si bien qu’une amande resta prisonnière
De son gosier, sentant son heure dernière.
Il fallait donc que son bon ami, sans retard,
Pour graisser son gosier lui apportât du lard.
Mais l’armoire où était le lard était fermée
Et du sort de la chatte était peu alarmée.
« Ouvre-toi, armoire ! cria le chat hagard,
Mustaccina mourra, et il lui faut du lard. »
« Je ne puis, répondit la profonde armoire ;
Va dire au serrurier, même s’il fait nuit noire,
De te faire une clef ». Sans se faire prier,
Pedilestu alla pour voir le serrurier.
« Donne-moi de l’argent, lui dit l’homme au vieil âge,
Si tu en veux, va voir le marchand de fromage. »
Pedilestu alla rapidement au marchand
Le suppliant pâlement et de l’argent cherchant.
« Il me faut du lait : va en demander aux vaches. »
« Pour sauver mon amie, il faut que je tâche
De trouver du bon lait. Ô vaches, donnez-m’en ! »
« Demande de l’herbe au pré radieux et aimant. »
Le pré dit au pauvre chat : « Prie Dieu le Père
D’envoyer de la pluie. » « Ô Dieu ! Je désespère,
Pria Pedilestu, faites pour moi pleuvoir,
Mustaccina se meurt, il est de mon devoir
De la sauver, Seigneur ! Ayez pitié d’elle ! »
Le Seigneur eut pitié. Des nuées rebelles
Il fit tomber la pluie sur le chat éploré.
Pedilestu alla à sa chatte, effaré,
Mais, hélas ! il trouva la pauvre bête morte.
Il pleura bien longtemps cette cruelle perte
Et pour se venger, le mélancolique chat
Du serrurier ne prit plus désormais les rats ;
Ils devinrent tellement nombreux qu’ils dévorèrent
Le serrurier, une nuit, et s’en allèrent.
Notre serrurier mort n’acheta plus jamais
De fromage au marchand, ruiné désormais.
Les vaches, n’étant point soignées, maigrirent,
Et toutes les herbes du pré sec périrent. 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

2 commentaires:

  1. Ma grand mère avait 2 chats, un mâle et une femelle qui s'appelaient ainsi.. Je suis content de retrouver cette histoire.

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    1. Tout le plaisir est pour moi d'avoir éveillé ce souvenir en vous.

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