lundi 24 septembre 2012

L’amour de Mahomet


L’amour de Mahomet


 Mahomet, avec tous ses disciples bénis,
Dans sa demeure s’était, dès l’aurore, réuni.
Il leur parlait de Dieu et de sa clémence,
De l’homme petit et de l’univers immense,
Des ombres du tombeau, du radieux firmament,
De la géhenne terrible, du paradis charmant,
Et son œil, doux quand il décrivait les délices,
Devenait rouge quand il décrivait les supplices.
Il leur disait : « Sachez qu’à Dieu tout appartient !
L’homme n’est qu’un peu de poussière, et il revient
Après avoir vécu, à la poussière !
Seuls les justes verront reluire la lumière
Du dieu éternel, du dieu tout-puissant et vrai !
Ô, vivez doucement, mais soyez aussi prêts
A mourir en ayant la foi, et soyez sages !
Quand l’heure promise viendra, vos mains et vos visages,
Vos pieds et votre peau parleront pour vous ! 
La clémence d’Allah égale son courroux,
Il sait tous les secrets que vos bouches cachent ;
Ô, vous qui m’écoutez ! Que chacun de vous sache
Que moi-même, prophète que vous envoie le ciel,
Et à qui, dans l’ombre, a parlé Gabriel,
Que moi-même, Mahomet, je tremble de déplaire
Au Seigneur tout-puissant, et je crains sa colère !
Nous ne sommes qu’un peu d’ombre, et nous errons
Bénis ou maudits, en courbant nos sombres fronts
Devant Dieu qui créa le ciel et la terre
Et qui de nos cœurs sait les ténébreux mystères !
Chantez ses louanges, priez-le à genoux,
Si une lueur de sa foudre tombe sur nous,
Elle terrassera toutes les créatures !
Que vos cœurs soient bons et que vos âmes soient pures,
Car seuls vos bienfaits vous sauveront de l’enfer
Comme la brise sauve la voile, dans la mer,
Quand elle cesse d’errer dans les ondes sombres
Et dans la nuit des flots devient une ombre
Immobile, que l’orage a éloignée du port ! »

Soudain, le prophète se tut. Et dans son corps
Un frisson passa, et il versa des larmes.
« Ô, envoyé de Dieu ! Qu’est-ce qui t’alarme ? »
Lui demanda l’un des disciples. Il répondit :
« Je songe à ceux que j’aime, et que l’exil maudit
M’empêche de voir. » Un autre disciple, blême,
Lui demanda : « Ne sommes-nous point ceux que tu aimes ? »
Mahomet répondit une deuxième fois :
« Vous êtes mes frères ; ceux qui croiront en moi
Sans me voir, sont ceux que j’aime et que je désire
Voir et rencontrer dans le divin empire ;
Mes amis, bénissez-les, leurs temps seront durs,
Mais l’éden de Dieu sera leur asile sûr,
Je les bénis et les cieux les bénissent,
Vous tous et moi nous sommes la base de l’édifice
Et ils en sont le blanc et le radieux sommet,
Et Mahomet les aime comme ils aiment Mahomet. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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