mercredi 4 juillet 2012

La création d’Adam


La création d’Adam


Quand Dieu créa le ciel et créa la terre
Et emplit le monde ténébreux de lumière,
Il appela les anges et les archanges et leur dit
Et à la création courbée qui l’entendit :
« Enfants, bénissez le jour que vous voyez naître !
J’ai créé l’univers et j’en suis le maître,
Tout ce que vous voyez, ce qui vit et périt,
Est ombre dans mes yeux et rêve dans mon esprit,
N’en doutez point un seul instant, vous êtes vous-mêmes,
Mes soldats loyaux et mes fils que j’aime,
L’une de mes pensées et l’un de mes rayons 
Et vous m’obéirez, célestes légions !
Tout ce qui est et tout ce qui n’est pas encore
Et tout ce qui sera, me voit et m’adore ;
Tout ici-bas est mon œuvre et mon souhait !
Je suis l’œil ouvert et qui dans l’ombre voyait
Lorsque rien n’existait, hormis moi et le vide,
Les siècles passer dans sa prunelle livide,
Sur l’âme et la matière je règne, triomphant !
Contemplez ce monde et dites-moi, enfants,
Que voulez-vous que je crée encore ? » Les anges
Prosternés et trouvant cette question étrange
Ne répondirent point et restèrent silencieux.
Et l’archange Michel comme le soleil radieux
Parla le premier et dit à Dieu : « Mon père,
Vous êtes éternel et tout est éphémère
Et votre sagesse que je vois rayonner
De tous les conseils que je n’ose vous donner
N’a point besoin. Mais puisque vous voulez nous entendre
Sans que vos rayons ne nous réduisent en cendres
Pour vous avoir bravé, père au sourire doux,
Créez quelque chose d’aussi puissant que vous »
Dieu créa le feu et les volcans qui rugissent.

Raphaël dit : « Toutes vos créatures vous bénissent
Et moi qui suis votre fils pieux, je vous bénis.
Vous êtes tout-puissant et vous êtes infini
Mais vous êtes aussi plus clément que terrible.
Créez quelque chose de doux et d’invisible »
Dieu souffla et créa les parfums et les vents.

Lucifer remua son aile et en rêvant
Dit en contemplant Dieu avec ses yeux sombres :
« Ce monde est trop radieux. Créez un peu d’ombre »
Dieu créa les étoiles et créa la nuit.

« Vous êtes le soleil qui toujours reluit
Dit Gabriel. Je vous aime et vous vénère,
Je suis votre fils et vous êtes mon père,
Et rien ici-bas n’est pareil et n’est égal
A vous et à votre voix au son triomphal
Qui courbe comme une fleur l’immensité profonde !
Vous avez ajouté à l’univers ce monde
Qui est beau, mais désert. Seigneur, pour l’embellir
De vivants et de vie daignez le remplir
Et créez-y quelque chose qui vous ressemble »
Dieu créa Adam et aux anges qui tremblent
Quand ils entendent de sa bouche sortir sa voix
Ordonna : « Prosternez-vous, comme devant moi,
Devant ma créature, ou craignez ma colère ! »
Tous les anges devant Adam se prosternèrent.
Mais Lucifer comme les monts resta debout
Et dit à Dieu, plein d’orgueil et de courroux :
« Moi, me prosterner devant cette chose !
Voyez-moi ces mains blanches et ces joues roses !
C’est mou et c’est mortel. Père, cet avorton
Ne vous ressemble point. On dirait un luton,
On dirait un nain ! C’est petit, c’est misérable !
Moi, ployer devant ça mes ailes vénérables ?
Jamais ! Père, ordonnez-moi plutôt le trépas ! »
« Elles seront brûlées si tu les ploies pas »
Dit Dieu en colère. « Faites donc ! » hurla le Rebelle,
Et le courroux divin lui embrasa les ailes.
Tous les anges pleurèrent et Gabriel pleura.
Et depuis ce jour, les chaînes aux pieds et aux bras,
Lucifer, devenu Satan, porte son crime
Et tombe éternellement dans le vaste abîme. 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: