Après la Révolution
Comme le flambeau
éteint est souillé par ses cendres
Après avoir empli
l’ombre de ses lueurs,
La radieuse
Tunisie est devenue sombre
Quand la
Révolution au sourire railleur
A relui un instant,
aurore volage,
Dans nos cieux
obscurcis par la nuit et le deuil,
Nous montrant la
mer et nous cachant le rivage,
En rayonnant pour
que nous voyions les écueils !
Ô, la Patrie erre,
comme la voile d’Ulysse,
Sans vaillant
capitaine et sans preux matelots,
Elle gémit et la
houle est son supplice,
Perdue éternellement
dans les ombres et les flots !
Ben Ali a fui.
Mais, idée ténébreuse,
Il hante nos
esprits. Vautour plein de courroux
Qui en s’envolant
dans les nuées orageuses
De ses ailes fait
tomber des plumes noires sur nous !
La Troïka, hydre à
trois têtes, comme l’hydre de Lerne
Bête affreuse,
dévore le peuple pâle et muet
Et qui de
gouverner prie ceux qui gouvernent
Et obéit à ses
bourreaux, squelette ployé
Par l’éternel
fardeau de sa sombre misère !
Les mères éplorées
de nos héros qui sont morts
En défiant d’un
tyran les lois austères
Pleurent toujours,
et le sang empourpre les corps
De nos blessés
dont les balafres héroïques
Saignent encore,
pourries, aux sinistres relents,
Tandis que nos
maîtres, comme les statues stoïques,
Contemplent leurs
sujets, le regard nonchalant,
Et leur disent : « Mères,
veuves, soyez patientes !
Chômeurs, vous
chômez car vous êtes fainéants !
Pour que vos
prières jusqu’au Seigneur montent
Combattez comme
nous les traîtres et les mécréants ! »
Sept novembre,
quatorze janvier, vingt-trois octobre,
Qui peut savoir ce
que demain cache aux mortels ?
Chiffres que le Destin ajoute au fatal nombre
Quand, savant et
pensif, il calcule l’Eternel !
Mais notre
destinée, c’est ce que nous sommes !
Enfants immortels
de l’immortelle Nation,
Ce nombre
monstrueux est la tragique somme
De nos désirs, de
nos paroles, de nos actions !
Allumons nos
flambeaux pour qu’ils deviennent aurore ;
Attendre est
inutile, se lamenter est vain !
Essuyons les
larmes de la Patrie qui pleure
Et penchés sur l’abîme,
tendons-lui notre main !
Aigles, portons le
foudre dans nos griffes acérées,
Remuons nos ailes
pour le faire flamber,
Et au nom de notre
Tunisie adorée
Que sur ses
ennemis nous le fassions tomber !
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2197.
vendredi 22 juin 2012
Après la Révolution
Publié par
Mohamed Yosri Ben Hemdène
à
20:14
Libellés :
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