samedi 19 mai 2012

Indifférence


Indifférence


Que le vent épris, jusqu’à ta porte,
Emporte mes vers comme des feuilles mortes
Qui des sommets des chênes tombent en hiver
Pour que tu les murmures à l’univers
Et tu les dises aux rêveuses créatures,
Aux monts hauts, à la vaste nature,
Ô, sublime Renommée qui dans le ciel
Fait reluire les noms immortels
Dont les hommes se souviennent encore
Car ils rayonnent comme le jour et l’aurore
Des poètes qui bercent les nations !

En rêvant, j’ai chanté avec passion
L’amour, la haine, le foyer, la patrie,
Les beautés qui passent et qui sourient,
Les combats épiques, les guerriers furieux,
Tout ce qui dit quelque chose de mystérieux
A l’homme qui entend et qui oublie,
Et maintes fois, avec mélancolie,
J’ai caressé ma lyre emplie de fiel
D’où il sort un chant triste et éternel !
Seul avec mes pensées souvent sombres,
J’ai maintes fois soupiré dans l’ombre,
Bercé par l’écho de ma propre voix
Qui de l’abîme monte et dans l’abîme choit !
Maintes fois on m’a vu errer pâle
Comme Sisyphe, et las comme Tantale
Dans les rues bruyantes et les calmes bois
En chantant des vers qui n’émeuvent que moi,
Semblable à l’enfant qui gémit et boude
Son siècle maudit et sa solitude
Et appesanti par le lourd fardeau
De ma lyre cruelle qui courbe mon dos !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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