mercredi 2 mai 2012

Hymne au Gouvernement (poème satirique)


Hymne au Gouvernement


Les Tunisiens qui ont assisté, hier, aux célébrations de la Fête internationale du Travail, à la capitale, ont été surpris de voir les hordes de zélateurs du régime en place et les disciples d'Ennahdha, rappelant à plus d'un titre les disciples du RCD (parti dissous, jadis au pouvoir) qui, au lieu d'appeler comme nous à une vie digne pour tous les citoyens, ou à faire face au chômage et à la pauvrerté, scandaient: "Longue vie au gouvernement!" "Le peuple veut Ennahdha à nouveau!" "Vive le gouvernement légitime" etc...honte à eux! Je leur dédie ce poème satirique en espérant qu'ils se réveilleront de leur coupable torpeur, un jour! (PS: à propos de la photo: vous y voyez un "bendir", instrument à percussion d'Afrique du Nord. En Tunisie, il est aussi le symbole du zèle aveugle que l'on a pour quelqu'un ou quelque chose). 


Peuple ingrat, aime ton gouvernement sublime
Epris de ton bonheur et de ta liberté,
Chante ses illustres bienfaits avec fierté
Et chéris doucement tes ministres magnanimes !

Dans les rues, montre ta lyre à la Police !
Même affamé, même chômeur, chante des vers
A ces militants, ces héros qui ont souffert
Et qui pour la Patrie ont bravé mille supplices !

Chante Ben Jaafar, ce juge redoutable
Et comme Odin armé du marteau de la Loi,
Chante Marzouki, doux président et grand roi,
Et Jebali, père souriant des misérables !

Chantez leurs combats et leurs luttes éternelles
Et leurs travaux dont la Tunisie se souvient,
Remerciez vos élus, citoyennes, citoyens,
Et n’écoutez point de l’Opposition rebelle

Le noir croassement, tragique et infâme !
Comme vos frères qui emplirent de leurs bénédictions
Les vastes rues, louez, emplis de passion,
Ces poètes rêveurs amoureux de la femme,

De la Liberté et de la Patrie souveraine !
Qu’ils règnent, qu’ils rayonnent, qu’ils éblouissent nos yeux,
Comme l’aurore et comme le soleil radieux,
Malgré les ombres claires et les ténèbres vaines !

A genoux, peuple ennemi de la Démocratie !
Devant l’autel de tes dieux fléchis tes genoux,
Aime leurs aumônes et tremble de leur courroux
Et prie pour que ta nuit par leurs nuées noircie

Soit plus sombre, car ton jour plein de lumière
Quand il reluira enfin, sera meilleur,
Et tu t’endormiras bercé par les lueurs
Et la bouche récitant toujours des prières !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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