dimanche 7 septembre 2025

Trois heures du matin

 trois heures du matin

C’est l’heure où mon cœur soudain s’éveille
À d’autres mystères et d’autres beautés,
Où la nature est sombre et vermeille
Et le silence peut être écouté.

Mon âme tremblante et insomniaque
Erre au-delà du royaume des morts,
Jusqu’à de sombres régions démoniaques
Qui n’ont point de rivages ni de ports.

Mes remords, aussi grands que des villes,
Me cachent le ciel et la création
Et j’entends, ô ténébreuse idylle !
Battre le cœur infini des nations.

Je vois mes morts passer comme des brises,
Disparus, tous, dans les nuages noirs,
Et ma lyre chante et vite s’épuise
Parce qu’elle court du matin au soir.

Quelque chose me broie le cœur et l’âme,
La Fatigue aux membres maigres et froids
Me brûle pourtant comme une flamme,
Le miroir me regarde avec effroi

Et me montre mes rides intérieures
Et mon cœur chenu et de battre las
Qui rêvait d’une existence meilleure
Et qui n’a que ce monde pâle, hélas !

Trois heures du matin, heure mystique
Où la nuit lutte contre le jour
Et où chantent les lyres antiques
Le poème du monde et de l’amour ;

Heure emplie de paix et de violence
Qui plaît au poète et plaît au voleur
Complices tous deux du grand silence,
Amoureux des ombres et des pâleurs.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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