mercredi 7 décembre 2016

Les Exilés de Tibère

les exilés de tibère

Félix-Joseph Barrias, Les Exilés de Tibère (1850) 

Quittant les rivages de leur Rome chérie,
Les exilés disent adieu à la patrie,
Emportés par les vents, les flots et les rameurs,
Comme d’invisibles et lointaines clameurs.

Bannis par le puissant et cruel Tibère
Aimant autant le sang que la bonne chère
Et dont le visage est ravagé de tumeurs,
Ils écoutent des leurs les dernières rumeurs,
S’envolant, vagues et lamentables prières !
Ils disent adieu aux monts, au port, à la lumière,
A l’azur et au toit sous lesquels ils sont nés,
Et s’en vont, à périr loin d’eux condamnés !
Un poète chante de Rome les éloges,
L’auguste sénateur républicain en toge
Salue tragiquement son pays adoré,
Des femmes, en fermant leurs grands yeux éplorés,
Contemplent, le cœur plein d’amour et d’amertume,
L’élégiaque chaumière au toit qui fume
Et le temple banni qui soudain rétrécit ;
A leurs enfants elles content de beaux récits :
Qu’ils vont tous voir les dieux, manger de l’ambroisie,
Et revenir comme dans les poésies.  


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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