mercredi 9 novembre 2016

La cruauté d’Éros

La cruauté d'éros

Pierre Mignard, Vénus et Vulcain (?) 

Vulcain frappe le fer sur son enclume,
Arme d’un héros peut-être, ou d’un dieu,
Et derrière lui l’Etna qui fume
Semble par ses coups devenir radieux.

Vénus, le sein nu, joyeuse, repose
Sur sa rude épaule sa blanche main ;
On dirait près d’un chêne une rose
Dont le parfum enivre les humains !

Le dieu boiteux dont la peau est tannée,
Noircie presque par les puissants labeurs,
Par son feu brûlé pendant des années,
Sent de cette main l’ardente chaleur,

Plus puissante que toutes les flammes !
Le désir reluit dans son cœur épris
De cette déesse, de cette femme,
Comme le fer qu’il bat poussant des cris !

Lui qui aime et elle qui médite,
Contemplent avec délice tous les deux
Une chose charmante et maudite :
De deux colombes le supplice hideux,

Liées au cou par des rubans frêles,
Sur une lourde cuirasse s’aimant,
Tandis qu’Éros, pour leur briser les ailes,
Brandit ses flèches, enfant alarmant !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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