Le retour à Mecque
Mahomet, à la tête
d’une armée nombreuse
Comme les étoiles
d’une nuit ténébreuse
Aux ailes
appesanties par d’illustres héros
Qui cachaient
leurs épées dans leurs obscurs fourreaux,
Se dirigeait vers
Mecque, sa terre natale,
A Dieu hostile et
aux musulmans fatale.
Il y avait quatre
jours, Abu Soufian alla
Voir Mahomet,
vaincu et de guerroyer las.
Tremblant, il
arriva à l’aube à Médine,
Ville que les
rayons du Prophète illuminent ;
Il avait torturé
et avait exilé
Maints musulmans,
et il n’osa lui parler
Et dit à
Omar : « Par Dieu ! Parle-lui, mon frère,
Car il t’aime
comme un fils aimé de son père !
Dis-lui d’être
clément et de nous pardonner ! »
Et Omar répondit,
furieux et étonné :
« Va-t’en,
impie, démon que la géhenne abhorre !
Tu oses venir ici,
maudit, et tu m’implores
Ennemi de Dieu, en
feignant de tressaillir,
D’être ton
messager ! Je ne veux obéir
Qu’à Allah et à
son dernier prophète !
Vous oubliez,
viles tribus, ce que vous faites
Et ce que vous
avez fait aux croyants bannis
De leurs terres et
de leurs foyers, par vous honnis,
Combattus,
torturés, conduits au supplice !
Va-t’en, cœur
empli de haine et d’artifices !
Si Mahomet ne nous
avait point ordonné
De ne pas faire la
guerre, je t’aurais asséné
Mille coups, et
s’il ne reste plus des épées sur Terre,
Je te combattrai
et les tiens avec des pierres !
Retourne à ton
foyer, rival de la foi,
Et ne reviens plus
me voir une deuxième fois. »
Ali lui
dit : « Ne me montre plus ton visage,
Et ne reviens plus
me voir si tu es sage. »
Mahomet arriva
enfin à Mecque, assis
Sur son chameau.
Devant l’édifice obscurci
Par les fautes des
hommes et leurs sombres carnages,
Avec ses disciples
il fit le pèlerinage
En implorant Allah
de ployer le péché.
Les infidèles dans
leurs foyers s’étaient cachés
Et quelques-uns
étaient vêtus de leurs armures ;
Toute résistance
était une vaine désinvolture,
Et l’effroi gagna
les cœurs des plus audacieux.
En marchant près
de ces hameaux silencieux,
Pareils à des
tombeaux, dans la ville déserte
Et où on sent
l’odeur des dépouilles mortes,
Mahomet pleura, et
à genoux il pria
Le dieu universel,
puis doucement s’écria :
« Sortez,
sortez tous de vos demeures étroites !
Je jure par les
anges à ma gauche et à ma droite
Qui enregistrent
toutes les actions des mortels
Et par Dieu qui
créa la Terre et le ciel
Que je ne vous
ferai aucun mal ! Vos demeures
Vous cachent à mes
yeux qui vous voient et pleurent !
Sortez ! »
Par leurs fautes comme par la houle courbés,
Tous les impies,
pareils à l’Archange tombé,
De leurs foyers
sortirent en baissant leurs têtes fières.
Il leur
dit : « Que croyez-vous que je vais faire
De vous, qui êtes
mon peuple et mes ennemis,
Après tout ce que
vous m’avez fait ? Je gémis
De vos crimes que
nulle loi ne tolère,
Vous m’avez exilé,
et les cieux tremblèrent
De votre
injustice ; vous avez massacré
Les musulmans, et
vous les avez torturés,
Que ferai-je de
vous ? » Les infidèles crièrent :
« Tu es un
noble frère, fils d’un noble frère !
Tu nous
pardonneras, car tu es généreux,
Et nous nous
repentons de nos péchés affreux
Et jurons de
t’être fidèles et de te suivre ! »
Mahomet
répondit : « Allez, vous êtes libres. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
jeudi 13 septembre 2012
Le retour à Mecque
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