vendredi 10 avril 2020

Les babioles des journées

Les babioles des journées

Comme des babioles inutiles,
Nous collectionnons les journées futiles
Que nous jetons dans la nuit des tiroirs,
Ces gouffres où il fait froid, où il fait noir,
Et qui sont pareils à des mers immenses
Emportant nos souvenirs sans clémence
Jusqu’au rivage éternel du néant !
Ils se ressemblent comme des géants,
Ces jours aussi longs qu’ils sont éphémères !
À chaque jour son but et sa chimère,
Son soleil, son étoile et son destin ;
Ils nous dévorent comme des festins
Et avec délice mangent nos rêves ;
Chaque jour qui recommence et s’achève,
Pareil à l’autre, nous rend différents,
Comme les petits dans les contes errant,
Nous ramassons tout ce qu’il nous jette,
Les friandises et aussi les miettes
Qui sont nos joies et qui sont nos douleurs,
Et nous allons en cueillant maintes fleurs
À la maison de l’ogre qui dîne
et nous attend, le soir, dans sa cuisine.   


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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