vendredi 17 février 2017

Agar et Ismaël

agar et ismaël 

Jan Victors, Le rejet d'Agar (1650)

N’ayant que du pain, de l’eau et son fils, Agar,
Éplorée comme Ève, jadis, et l’œil hagard,
Se lamente, exilée du Paradis céleste,
Condamnée à errer dans le désert funeste,
Bannie par Abraham dès le lever du jour !

Armé de ses flèches comme un petit Amour,
Son doux fils Ismaël, la voyant amère,
Lui a chuchoté : « C’est pour te protéger, mère. »
Et croit que le désert est comme une maison.
Chassée de chez elle soudain et sans raison,
Agar en vain gémit et en vain implore,
Réveillée brutalement un peu avant l’aurore
Par Sarah, qui n’a point attendu le matin.
Elle ne comprend pas son sinistre destin ;   
Sarah la contemple, le sourire aux lèvres,
Embrasant ses deux joues comme une fièvre,
Son bonheur mal caché comme ses cheveux noirs,
De ne plus rencontrer sa rivale le soir.

Le petit Ismaël, innocente offrande,
Pense que la maison du désert est plus grande
Que leur humble tente, et est pressé de partir
Vivre sous le toit que son père va bâtir.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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