mardi 4 septembre 2012

Sourate Qaf


Sourate Qaf


Il s'agit d'une traduction poétique de la Sourate Qaf, plus ou moins fidèle au texte coranique. Pour lire l'intégralité de la sourate en français, vous pouvez vous rendre à cette adresse

 Qâf, par le Coran glorieux !
De quoi s’étonnent les infidèles ?
Ils disent, ces sombres rebelles :
« Ce dieu puissant et mystérieux

Que le monde implore à genoux,
Pouvait nous envoyer un ange,
Mais, chose obscure et étrange !
Il nous envoie un homme comme nous !

Quoi donc ? La mort n’est point la fin ?
Poussière que le vent emporte,
Dieu nous ouvrirait les portes
Du Paradis où nul n’a faim

Et de l’enfer où tout gémit ?
Nous reviendrions à la vie
De l’immortalité suivie ?
Que nous dit ce poète ennemi ?

Ah ! C’est revenir de bien loin ! »
Ils ne savent pas, cœurs austères,
Que nous régnons sur la Terre
Dont notre sagesse prend soin ;

Dans leurs tombeaux pleins d’affliction,
Cachés dans ses entrailles sinistres,
Dans un Livre où tout s’enregistre,
Nous enregistrons leurs actions !

Mais ils abhorrent la vérité
Et chérissent leurs mensonges !
Qu’ils bravent les vers qui les rongent
Et raillent leur témérité !

Ô, voient-ils l’azur épanoui
Au-dessus de leurs têtes fières ?
Du jour voient-ils la lumière ?
Voient-ils les ombres de la nuit ?

Qu’ils disent à leurs sombres démons,
Et que leurs bouches leur ordonnent
D’obscurcir le jour qui rayonne
Et d’élever comme nous les monts !

Qu’ils contemplent la création
Eternellement joyeuse !
Qu’ils voient les plantes nombreuses
Qui chantent avec vénération !

Qu’ils regardent les palmiers
Qui jusqu’au ciel s’élancent
Comme de mystérieuses lances,
Sortant de leurs gouffres premiers !

Ô, l’eau, nous la faisons tomber
Pour étancher leur soif mortelle ;
Notre gloire est éternelle,
Et devant nous tout est courbé !

Nous ressuscitons tous les morts
Comme la terre qui semblait morte !
Les épis des sillons sortent,
C’est grâce à nous que tout en sort !

Avant eux, maints peuples châtiés
Et qui sur Terre pullulent,
De Loth les noirs contribules,
Objets de notre inimitié,

Les fiers habitants de Tubba,
D’Ayka, les fils du Patriarche 
Noé, qui regrettèrent l’Arche,
Nous livrèrent de vains combats,

Ils furent tous foudroyés,
Terrassés par notre colère,
Feuilles mortes, ils s’envolèrent,
Et par notre houle furent ployés !

Nous créons et nous recréons
Maintes créations nouvelles !
Rien ne fatigue nos ailes
Que dans l’azur nous remuons !

Nous connaissons tous les secrets
De l’Homme dont l’arrogance est vaine,
Plus près de lui que ses veines
Et que l’arbre de la forêt !

Deux anges se tiennent debout
A sa gauche et à sa droite
Pour enregistrer ses fautes
Et tout ce qu’il a fait pour nous !

Quand viendra l’heure du Jugement
Que rien ne hâte et ne retarde,
A la Terre qui le regarde
Et à l’attentif firmament

Dieu dira : « C’est le Jour promis
Que toutes les âmes attendent !
Ceux qui le prirent pour une légende
Seront dévorés et vomis

Par les flammes rouges de l’enfer !
Pécheurs, cessez vos querelles,
Ne me montrez pas votre zèle,
Et voiles, sombrez dans la mer !

De mes antiques avertisseurs
Vous vous êtes ri, vous crûtes
Leurs bouches mensongères ! Vos disputes
Ne réveilleront point ma douceur !

Votre supplice est mérité,
Je n’opprime point mes créatures !
Que l’éternelle flamme torture
Vos chairs avec sévérité ! »

A la Géhenne nous demanderons :
« De tes victimes es-tu pleine ? »
Embrasant avec son haleine
Les mains, les pieds, les bouches, les fronts,

Elle répondra : « Envoyez-m’en,
J’ai faim et j’en veux encore ! »
Et elle reluira comme l’aurore
Et torturera les déments !

Mais le Paradis éblouira
Les yeux de ceux qui nous craignent ;
Qu’ils s’y endorment et qu’ils y règnent !
Comme la Géhenne il reluira

Pour les bons, pour les repentis,
Qui tremblent de nous déplaire,
Et dont nous pouvons satisfaire
Tous les doux désirs consentis,

Et qui, auprès de nous, auront
Beaucoup plus que ce qu’ils espèrent !
Alors va, dis nos lois et erre,
Avertis-les, ils t’entendront !

Et prie leur dieu et le tien
Avant que le soleil qui rêve
Ne se couche et ne se lève,
Et hormis nous, ne crains rien !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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