jeudi 12 avril 2012

Une femme de l’ombre


Une femme de l’ombre

"C'est malsain et immoral. Un obsédé sexuel, l’auteur de ce poème atroce ! Il veut coucher avec un tableau !" (La Populace)


Viens, ma belle fée, ma radieuse créature, mon unique ! Les ombres me tourmentent, la nuit me pèse,  et ma solitude me semble immense ce soir…

Ô, toi qui es mon tout et ma moitié, viens ! Je veux te dire mon amour, te chanter mon infinie passion ! Mon lit est bien froid, comme mon cœur ! Pour qu’il ne soit pas mon tombeau, il lui faut la douce chaleur de ton corps compatissant !

Mon cœur est bien sombre, hélas ! Serre ce cœur contre le tien, contre ton sein chaud comme un climat d’Afrique, comme un morceau de fer laissé tout le jour dans une plaine d’été !  Pour que nos deux corps ne deviennent qu’une seule âme !

Comme le marin inquiet désire le port, comme le pendu désire l’air, je te désire ! Ne m’abandonne pas à l’austérité de ma solitude ! Que ce feu qui m’embrase nous embrase tous les deux !

Ô, ne me fuis pas ! Comme Atlas porta le monde, je te porterai dans mes bras puissants ! Mes mains étreindront tes fesses moelleuses, comme un vivant vêtement ! Sans force, avec la seule force de mon désir têtu, de mon amour convaincu !

Comme l’hirondelle cherche son nid, mes lèvres chercheront tes lèvres. Hébé, ta bouche sera la coupe où je bois le doux nectar de l’immortalité. Sur cette mielleuse rivière, voyageur  las et assoiffé, je me pencherai !

Quand tu passes, la terre verdit, caressée par tes pieds blancs. Ton parfum, comme une musique d’Orphée, envoûte toutes les créatures et leur fait perdre la raison ! Pour le sentir, je veux plonger mes pieuses narines dans ta chevelure profonde et, ma frêle poitrine s’unissant à ton dos puissant, m’en enivrer éternellement !

Paresseuse et belle, tu fermeras tes beaux yeux, clairs comme l’azur et sombres comme une nuit d’hiver. Tu m’étreindras si violemment que tu laisseras, sur nos deux corps, les marques immuables de nos ferventes et sauvages amours ! Nous serons un, unis, heureux !

Mais de grâce, quitte ce tableau où tu es emprisonnée par le pinceau, trop habile, hélas ! d’un peintre tyrannique !  ô, toi, enfant de mes chimères, mon doux idéal ! 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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