lundi 20 mai 2019

Ébène massif

Ébène massif

La mer est une immense tache d’encre
Tombée de la plume du sombre hiver
Et plus lourde que toutes les ancres
Rouillées par mille voyages divers.

C’est comme si toutes ses lourdes ondes
Étaient faites d’un sinistre métal,
Et comme la tempête elle gronde
En chantant un hymne aux marins fatal.

Rien ne peut arrêter sa course sombre ;
Bête fougueuse, elle a brisé ses fers,
Et n’est plus qu’une gigantesque ombre
Emportant les vaisseaux jusqu’à l’enfer !

Le ciel hurle et est aussi noir qu’elle
Bien qu’il ne fasse pas encore nuit,
Rempli d’une divinité cruelle,
Sourde aux prières, qui casse et poursuit ;

Il verse l’écume de sa colère
Dans les plaies de notre monde meurtri,
Et fait tomber sur la pauvre terre
Des malédictions ainsi que des cris !

Et tout cela n’a pas de cœur ni d’âme
Et comme un bois brûlé est sombre et dur,
Forgé dans l’impitoyable flamme
Et frappé par mille marteaux impurs.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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