samedi 13 octobre 2018

La Fatigue

la fatigue

Comme un chant de sirène et un poison qui tue,
La Fatigue environne avec tous ses soldats,
Le Sommeil hagard et la Tristesse têtue,
Mon âme qui crie ainsi que mon cœur qui bat.

Ô blême Fatigue qui toujours m’envahis,
Et avec tous ses chars tous les jours m’assièges,
Comme une grande armée un lointain pays,
Toi qui emplis le bois de mon corps de pièges,

Ivresse chancelante et vapeur mortelle,
Tu montes dans âme et infectes mon sang,  
Et tu es ma complice et aussi ma rebelle,
Pareille, ma beauté, à un fétide encens.

Tu me veux, mais je ne sais point ce que tu veux,
Dans ma gorge meurtrie tu plonges tes serres,
Et tu plonges tes doigts de morte dans mes cheveux,
Dans les sentiers de mon être chaque doigt erre !

Ô va-t’en, de grâce, et de grâce, demeure,
Va-t’en, ô ma haine, et demeure, ô mon amour !
Patiente fatigue qui compte mes heures
Et qui sait sans doute le nombre de mes jours.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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