samedi 28 janvier 2017

Le Sphinx du désert

le sphinx du désert

Elihu Vedder,  The Sphinx of the Seashore (1879-1880)

Le Sphinx, debout dans le désert brûlant,
Semble une montagne vivante,
Dans l’immensité et l’épouvante
Ouvrant ses ailes pesantes et hurlant.

Sur l’abîme de la terre et du ciel
Ce monstre paisible éternellement veille,
Empli de pensées sombres et vermeilles, 
Perdu dans le vertige existentiel,

Et sa bouche de femme qui sourit,
Muette comme un sombre mystère,
Est du volcan du monde le cratère
Et elle raille tout ce qui périt !

Des ruines et des os sont répandus
Près de cette bête belle et noire,
Débris des hommes et des histoires,
Invisibles riens au Néant rendus,

Et pourtant, ni la vie ni le trépas
Ne troublent, éternelle et heureuse, 
Le sombre repos de cette dormeuse 
Qui à notre monde ne songe pas.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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