mardi 31 janvier 2017

La somnambule

LA somnambule 

C. Wiesemann, Sleepwalker (1900)

Sous l’œil de la lune, ouvert et bleu,
Une femme marche, blanche et nue,
Cherchant dans le morne hiver houleux
Des choses vagues et inconnues.

Légère comme un oiseau aux cieux,
Sur un pont fait d’une seule planche
Elle va loin du nid silencieux,
Quittant soudain sa douce branche !

Spectre, elle est habillée d’un linceul
Et semble errer dans un sarcophage
Et dans l’ombre où on est toujours seul
Faire en rêvant son dernier voyage ;

Elle hante le bois, son manoir,
Paisiblement, calme et effrayante,
Comme ses yeux clos le ciel est noir
Et l’ombre qui rêve est souriante.

Où va-t-elle ainsi ? Nul ne le sait.
A l’abîme, au néant peut-être,
Et son grand cœur n’est jamais lassé
D’aimer l’inconnu, qui est son maître ; 

Elle est l’onde et le vent réunis,
Dans la mer du monde frêle voile,
Elle va, éprise d’infini,
Sous les rayons des étoiles.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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